Midnight Special

Réalisateur : Jeff Nichols (Mud, Take Shelter,…)

Acteurs : Michael Shannon, Joel Edgerton, Kirsten Dunst, Adam Driver, Jaeden Lieberher,…

Synopsis : Un homme et son fils sont en cavale depuis que le père a appris que son enfant possède des pouvoirs surnaturels. (Source : Wikipédia)


Quand suivre la filmographie d’un réalisateur qu’on aime bien rappelle une réplique de La Haine : « Jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien… »

Take Shelter est un petit chef-d’œuvre, Mud un excellent film, Midnight Special, un film sympa et une première déception.

Je ne vais pas balancer une tartine sur le danger des grandes attentes, ni l’envie, ni le temps, ni le talent. J’ai juste envie de rappeler qu’une grande déception ne fait pas nécessairement un mauvais film, je le précise pour ceux (oui, celles et ceux, c’est bon, c’est implicite…)  qui 1- se fichent du réalisateur 2- ne connaissent pas Jeff Nichols.

Mais quand même… Midnight avait tout pour faire saliver : Jeff Nichols (obviously…), Michael Shannon en rôle principal, Adam Driver en rôle secondaire, un film jouant sur plusieurs genres : science-fiction, road-movie, thriller,…

La réalisation est toujours excellente, la bande originale n’est pas un simple habillage musical mais bien un élément important dans la réalisation de Jeff Nichols, la photographie est belle, l’interprétation est sans fautes, le petit Jaeden Lieberher en tête (vu dans Masters of Sex). Alors qu’est-ce qui cloche ?

Impossible de mettre la main dessus une fois le film fini, pas mieux un jour après, toujours pas après deux jours. Illumination le troisième jour ? Même pas. Du coup, j’ai voulu prendre dans l’ordre ce qui m’avait chiffonné.

D’abord, la fin (non, ce n’est pas paradoxal). Jeff Nichols (aussi scénariste) montre tout. Comparé à Take Shelter qui n’apporte aucune réponse, laisse libre part à l’interprétation, ça fait bizarre. Alors certes, Jeff Nichols a voulu un film plus axé grand public mais tout ce qui est montré  l’est sans ce qu’il y ait de vrais enjeux. Ou même de vraies explications d’ailleurs.

Alors oui, il y a l’enjeu qui saute aux yeux : le père, le pote du père et le fils du père veulent échapper à une secte (utilisée de manière très inégale, comme si elle n’avait été là que pour lancer les seconds poursuiveurs) et au gouvernement américain pour se rendre quelque part. Et ensuite ? Ensuite, rien.

Et c’est vraiment dommage. Car l’histoire avance petit à petit, les éléments sont donnés au compte-goutte, on ne comprend pas tout dès le début. Mais au final, une tonne de questions reste : Pourquoi lui ? Pourquoi ça arrive ? Comment ? Pourquoi la secte ? D’où est-ce que tout ça vient ? Le Ranch ? Le soleil ? Eux ?

La fin a fini de me flinguer le film en étant trop démonstrative. D’autant que tout ce qui est montré n’apporte finalement rien du tout. Globalement, le dernier tiers (quart ?) du film retombe platement.

Et c’est vraiment dommage. Car on a une ambiance, une « patte Jeff Nichols », mais un scénario Disney avec des trous. On a une relation père/fils intéressante et pour le coup vraiment réussie, mais un passé inexpliqué qui empêche une empathie. On a une tension d’entrée qui force l’admiration mais aucun vrai enjeu, aucune motivation, des personnages secondaires pas creusés (Adam Driver en tête, avec une scène parfaitement ridicule où « Eurêka ! » il pige tout en entourant 2 chiffres et en prenant l’air inspiré. Youpi).

C’est beau, c’est bien réalisé, c’est bien joué. On se laisse entraîner par l’histoire mais le scénario part en cacahuètes. C’était sympa mais l’impression qui reste c’est surtout « c’est dommage ».

Laisser un commentaire