Manuel de survie à l’usage des incapables

Auteur : Thomas Gunzig

Parution : 2013
Éditeur: Au Diable Vauvert

Résumé : Comment un jeune employé malheureux, un assistant au rayon primeur, un baleinier compatissant et quatre frères, Blanc, Brun, Gris et Noir, quatre jeunes loups aux dents longues surentraînés et prêts à tout pour se faire une place au soleil, se retrouvent-ils liés par la conjonction fortuite d’un attentat frauduleux et d’un licenciement abusif ? (Source : Babelio)

Commençons, si vous le voulez bien, ou non, par des remerciements. Merci à Babelio pour ce spécial Masse Critique.

Manuel de survie à l’usage des incapables est passé au « fameux » test des 50 pages. On lit 50 pages, on arrête et on y revient quelques jours après pour faire le point. De quoi se rappelle-t-on ? A-t-on même envie d’y retourner,… ? (Bon le test est complètement bidon certes, mais ça fonctionne plus ou moins, surtout quand c’est involontaire). Bref, avec Manuel, nous sommes partis d’un mauvais pied ; je ne me souvenais plus de grand-chose. Il a fallu revenir en arrière. Malaise…

La faute surtout à la présentation de différents personnages qui, au premier abord, n’ont rien à voir les uns avec les autres (bon, il n’y a pas que ça, sinon je n’aurais pas accroché à Cloud Atlas…). Dieu merci, l’élément déclencheur finit par apparaître et ça devient suffisamment intéressant pour qu’arrivé à la fin d’un chapitre, je me dise « Allez, encore un p’tit ! S’te plaît, il est pas tard ! ». Une fois le lien fait cependant, la routine s’installe vite, tournant autour de la sacro-sainte figure du supermarché. Mais après la routine, l’action, c’est chouette, ça change. De là à tenir la route sur la longueur, il n’y a qu’un pas que je ne ferai pas.

Le (anti)-héros est un looser avec un job de merde et une femme qu’il quitterait s’il n’avait aussi peur de le faire. Oui, ça ne fait pas rêver. En général pour porter un thème pas folichon c’est bien d’avoir un style si bon qu’il ferait lire l’annuaire avec plaisir. Je ne dirais pas que c’est le cas ici. Il est plutôt agréable ceci dit, une fois que l’histoire a démarré. Mais ce qui fatigue, ce sont ces analogies disséminées dans le récit qui finissent par fatiguer, toutes ces rallonges de phrase qui semblent parfois forcées… « Une détermination aussi parfaite qu’un tableau Excel » (N. B. : ???), « aussi motivé par son travail  qu’une caissière de fast-food à l’heure de la fermeture »,…

Et là je me rends compte qu’il faudrait peut-être que je parle de l’histoire. En bref, un homme (le dit-looser) est poursuivi par quatre loups (non ce n’est pas une métaphore, juste de la S-F savamment, il faut le reconnaître, introduite dans l’histoire) pour avoir participé, involontairement, à la mort de leur môman, caissière dans un supermarché. L’histoire n’est pas piquée des hannetons, part d’éléments basiques et réussit à en faire quelque chose décalé, parfois déjanté, bref sortant de l’ordinaire, que ce soit sur les personnages ou l’histoire. Il y a un bel effort, c’est agréable à lire, même si ce n’est pas valable pour le roman entier… mais ça met du temps à décoller et le soufflet retombe trop vite. Un poil (de loup) trop long pour le coup.

Bref, une surprise (je ne savais pas du tout ce que j’allais lire), agréable malgré ses imperfections.

Et un gros plaisir aussi. C’est la première fois que je vois un faux-raccord dans un livre.

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